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Manuel Huger |
Derrière les gens qui nous semblent ordinaires et qu'on peut croiser tous les jours, se cachent des athlètes extraordinaires.
Voici le portrait de l'un d'eux, Manuel Huger.
Bio:
J’ai
45 ans, suis franco-canadien, papa de 4 enfants et Président d’Effisens Conseil Inc (une compagnie spécialisée en coaching et formation dans les domaines du
management et de la négociation) que j’ai créé en 2008 après avoir quitté mon
poste de VP Ventes Amérique du Nord pour la division boissons du Groupe Danone.
Pourquoi as-tu choisi
Esprit de Corps?
En
fait, je n’ai pas choisi Esprit de Corps. La fondation que j’ai choisi de
soutenir il y a 5 ans est « Rêves d’enfants » à qui je verse 1% de
mon chiffre d’affaires en plus de donner de mon temps comme bénévole.
J’ai
rencontré Gilles Barbot en 2011 et une amitié née tout de suite entre nous
deux. Ensuite, il m’a gentiment proposé de devenir coach d’une équipe pour le
défi Montréal – New York 2012, ce que
j’ai accepté avec plaisir. J'étais sur de m’embarquer dans une belle aventure
sportivo-humaine.
Pourquoi le rôle de
coach?
Ça fait maintenant
plus de 37 ans que je pratique le sport de compétition, centré sur mes
performances. Il m’a semblé qu’il était temps pour moi de redonner tout ce
qu’on m’avait donné et enseigné pour permettre à d’autres de vivre leurs
expériences de dépassement. La question quand on accepte cette charge est
« en suis-je capable? ». Dans l’histoire du sport, on a souvent vu de
bons athlètes être de piètres Coachs.
As-tu déjà fais le Défi?
J’ai
fait le défi en 2012 comme je mentionne précédemment. Au départ c’était une
idée de Gilles et je ne regrette pas qu’il l’ait eue. C’est sans doute une des
expériences sportivo-humaines les plus riches que j’ai vécu dans ma vie.
Dans le reportage deJulie, elle nous a dit t’admirer comme personnalité sportive, comment réagis-tu
à cela?
Je
me dis que Julie exagère sans doute! Je me connais mieux qu’elle ne me
connait et je t’assure que Julie est gentille de dire ça à mon sujet mais que
ce n’est pas mérité du tout. C’est flatteur mais pas justifié :)
Manuel, parles-nous de toutes
tes activités sportives (Iroman Spartan race, etc…) et quelle sera ta prochaine aventure?
Mon parcours
sportifs a commencé par le soccer (comme tout bon européen) ou j’ai atteint un
niveau intéressant. Puis j’avais envie d’essayer un sport individuel ou seule
ta propre performance compte (sans pouvoir te cacher derrière l’équipe). Je me
suis tourné vers le Karaté où j’ai obtenu assez rapidement ma ceinture noire et
de bons résultats au niveau national. Et puis, la quête de challenge m’a poussé
à regarder du côté du Triathlon que j’ai commencé en 1989. C’était un sport dit
« nouveau » en France à cette époque et on avait tous en tête les tri-athlètes qui franchissaient la ligne d’arrivée en rampant. Sans savoir
pourquoi, ça m’a vraiment attiré. Je me suis alors lancé sans réel entrainement
approprié et des compétences en natation très aléatoires. Depuis, tout ça s’est
affiné et je vais courir prochainement (20 jours après la fin du défi Montréal
– New York 2013) le triathlon Ironman
70.3 de Tremblant qui sera mon 161ème triathlon.
Dans les 20
dernières années j’ai aussi couru des semi-marathons, des marathons et participé
à quelques raids : Maroc (1 marathon par jour pendant 9 jours), 24h de
course à pieds, Défi des templiers, etc.
Dans tout ce que
j’entreprends maintenant au niveau sportif, c’est toujours à la même question
que j’essaie de répondre : comment pousser mon corps à son maximum en
contrôlant les freins que crée mon cerveau ? Notre corps est
capable de prendre des charges d’entrainement et d’efforts incroyables, mais
c’est notre tête qui l’en empêche avec toutes les représentations mentales
négatives que notre cerveau crée : « tu es fou, moi courir un
marathon, je n’en suis absolument pas capable » Et pourtant, si vous dites
à cette même personne que si elle ne court pas son marathon, toute sa famille
sera exécutée, étrangement, ce qui était impossible avant devient complètement réalisable.
La vie du sportif est faite de luttes contre notre cerveau pour le
reprogrammer.
Un de mes
entraineurs dit souvent: " nous serions de bien meilleurs athlètes sans
cerveau"
A quoi ressemble une
semaine d’entraînement dans ta vie?
Ça
dépend vraiment de la période de l’année et des objectifs que je me fixe mais
actuellement ça ressemble à :
3 à
4 entrainements de vélo (5 à 7h)
3
entrainements de course à pieds (3 à 5h)
1
entrainement de natation (je n’aime pas ça ) (1h30)
Et
de temps en temps, un bon match de tennis (2h)
La
nutrition c’est le nerf de la guerre. D’une mauvaise alimentation naissent les
blessures et la sensation de surentrainement donc de fatigue
Les
2 grandes règles que je m’impose sont les suivantes :
1-
Ne pas improviser : nutritionniste c’est un
métier et ce n’est pas le mien. Alors j’ai consulté pour avoir un plan adapté à
mes entrainements
En
synthèse voici ce que dit ce plan
·
Avant l’effort : (1g de glucide + 3g d’eau) par kilo et par heure
d’effort prévu
·
Pendant l’effort : glucides et protéines (pour éviter que le corps
puise dans la masse musculaire lors des entrainements cardio)
·
Après l’effort : protéines pour régénérer la masse musculaire
·
Au cours de la journée :
o
s’assurer d’avoir ingéré 1g de protéines par kilo de masse corporelle
o
boire au minimum 2.5 litres d’eau
Depuis
3 mois je ne mange plus de viande (par choix) et mon niveau d’énergie après les
repas a augmenté de façon significative
2-
Ne pas devenir un intégriste de la nutrition et un associable qui ne
peut plus manger que chez lui.
Je ne suis pas un sportif olympique, je ne gagne pas
ma vie avec mes résultats sportifs. Je fais ça pour le plaisir et si le plaisir
que j’y prends m’empêche d’avoir accès à d’autres plaisirs (fêtes, vin,
fromages, …) alors je suis revenu à la case départ : +1 plaisir -1 plaisir
!!
Je préfère mettre 5 minutes de plus sur un triathlon
parce que je bois du vin quand ça me tente, plutôt que de gagner ces 5 minutes
(dont tout le monde se moque) et mettre une croix sur mon verre de vin.
Mais c’est ma conception de l’affaire que je me
garderai bien d’imposer à ceux qui font des choix différents.
Quels sont tes
vêtements/souliers d’entraînement de prédilection?
Je n’ai pas
vraiment de vêtements de prédilection. Les compagnies rivalisent de créativité
pour innover et pousser leurs clients à renouveler sans cesse leurs
garde-robes. Alors quoiqu’on
achète aujourd’hui, à 90% c’est bon !
En revanche,
j’avoue être superstitieux en ce qui concerne les chaussures de course. Lorsque
j’étais en Europe j’avais un accord avec Asics pour mes souliers. Ça fait 17
ans que je cours avec le même modèle (qui heureusement évolue tous les
ans) :
Asics DS
Trainer pour l’entrainement
Asics DS
Racer pour la course
Je ne me pose
jamais de question quand il faut renouveler mon stock : internet, google,
« acheter Asics DS Trainer ou Racer », taille 10.5, livraison
express, payer, Visa !
Parfois, la couleur
est franchement « étrange » pour ne pas dire plus, mais courir avec
une jolie chaussures qui ne serait pas une DS me ferait plus « mal »
que de courir dans une DS horrible !
Ce qui me prend
encore moins de temps à acheter ce sont les bas. Hiver comme été, il est bien
rare que j’en porte !
En revanche, en ce
qui concerne l’achat de mes vélos, ça peut prendre des mois et des mois de
recherches, comparaisons, hésitations, niaisage, … C’est long !!!
Depuis 1 an, je
roule sur un Kuota Kalibur qui est devenu un mix de mon meilleur ami et de mon
5ème enfant, tellement je passe de temps avec ! Même ma blonde en
est jalouse :)
Je profite de cet
article pour dire à tous ceux qui veulent se lancer dans le triathlon longue
distance ou tout autre activité qui demande une entrainement conséquent que la
première chose à checker avant, c’est le degré de tolérance de votre
conjoint(e). De ce côté-là, avec
Mylène j’ai beaucoup de chance et je l’en remercie !
Découvrez la suite du reportage sur Manuel au courant des prochaines jours...